L’Opéra invisible
L’opéra invisible est un hommage à l’histoire d’un lieu, ce vieux théâtre de Lublin chargé de tant d’émotions. J’ai voulu faire revivre un passé révolu en diffusant un des opéras joué pré de cent ans plus tôt sur ces mêmes planches. A ma manière, j’espérais réanimer, redonner un souffle au théâtre qui ne peut vivre que pour le spectacle. Pendant trois soirs et avec trois opéras (Il barbiere di Siviglia – Rossini, Der Freischütz – Weber, Halka – Moniuszko) les gens se sont déplacés pour venir entendre et voir une reconstitution dont ils devenaient les témoins. Le théâtre étant fermé au public, les gens ne pouvaient assister que de l’extérieur, de façon encore plus passive, à ce sursaut de vie. L’opéra, simple enregistrement, tenté en vain de restituer une splendeur passer. De toutes ses forces, nous assistions aux grondements, aux vibrations d’un génie resté trop longtemps dans sa lampe. Sur les murs décrépis de la façade, je projetais aux spectateurs les images chaotiques et désenchantais d’un intérieur devenu squelette. La réalité confrontée à la fiction théâtrale donner un ton de tragédie comique a cette scène.